Relocalisation et réindustrialisation

Quelle responsabilité pour la fonction Achats ?

Alors que la balance commerciale de la France n’a jamais été aussi déséquilibrée, menaçant ainsi la souveraineté nationale, et face à l’urgence climatique, il est désormais de la responsabilité des entreprises de se poser la question de la relocalisation. Au cœur de ces préoccupations, la fonction Achats doit faire de ces questionnements une aubaine pour repenser son modèle et se transformer durablement.

Relocalisation, réindustrialisation : quelles réalités derrière ces termes ?

Par relocalisation, on entend le fait de rapatrier en France ou en Europe, une production ou des achats hier délocalisés. Il s’agit donc d’arrêter ou limiter la production et les achats à l’étranger lorsque l’on peut trouver l’équivalent sur place. Enfin, la relocalisation implique de définir la production qui sera relocalisée de manière durable, et qui ne fera pas l’objet d’une nouvelle délocalisation à l’avenir. Ainsi, la relocalisation est intimement liée à la réindustrialisation.

En 2020, PwC et le CNA ont identifié 58 catégories de produits propices à la relocalisation. Sur 250 milliards d’euros de biens importés hors Union Européenne, près de 115 milliards d’euros pourraient faire l’objet de relocalisation industrielle, dans des familles d’achats critiques et à fort enjeu de développement économique (santé, agroalimentaire, électronique…). A travers ses programmes de financement France Relance ou France 2030, l’Etat français soutient la réindustrialisation des entreprises françaises à travers la relocalisation d’activités stratégiques.

 

La RSE, lame de fonds de la relocalisation

Hier encouragé par la demande des consommateurs en quête d’une consommation plus responsable, c’est désormais la recherche d’une plus grande souveraineté et l’urgence climatique qui précipitent le mouvement. Alors que le contexte inflationniste et les pénuries d’approvisionnement ont complexifié le quotidien de la fonction Achats, les enjeux RSE deviennent un marqueur fort qui accélère le phénomène de relocalisation et guide les prises de décision. Avec elle, la RSE embarque les problématiques de réputation, d’éthique, d’environnement, et la fonction se retrouve durablement transformée dans son approche. La RSE est devenue un véritable moteur de transformation de l’entreprise et la fonction Achats n’en fait pas exception : preuve en est les entreprises de plus en plus nombreuses qui s’engagent dans une démarche d’achats responsables. Alors que la recherche de la performance reste l’élément numéro un qui doit guider la politique d'achats, la responsabilité sociétale et environnementale de l’entreprise devient un must have et non un nice-to-have.

 

La fonction Achats, moteur du changement

Par essence, la fonction Achats joue un rôle essentiel dans les engagements externes de l’entreprise, par le biais des relations nouées avec les fournisseurs et partenaires. Or, l’écosystème initié par la fonction Achats doit désormais s’évaluer à l’aune des engagements RSE des partenaires, ces engagements devant être valorisés et perçus comme gage de performance. Les réglementations et incitations RSE de plus en plus nombreuses (Loi Sapin II, normes ISO, Taxonomie…) engagent les entreprises dans cette démarche vertueuse mais la fonction Achats joue un rôle essentiel dans la dynamique.

À l’heure où la RSE devient prépondérante, la relocalisation et la réindustrialisation sont deux enjeux majeurs pour les entreprises. La fonction Achats doit prendre ses responsabilités dans la démarche, notamment en s’engageant dans des collaborations intra-filières avec ses partenaires.

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