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Le Pacte vert pour l’Europe, catalyseur de transformations durables

En quoi les entreprises vont-elles être durablement transformées ?

6 entreprises européennes sur 10 affirment ne pas avoir connaissance du European Green Deal - Pacte vert pour l’Europe (Etude PwC Société d’Avocats, Avril 2022). Ce texte, lancé en 2018 par l’Union Européenne, est un ensemble d'initiatives politiques proposées par la Commission dans le but de rendre l'Europe climatiquement neutre en 2050. Néanmoins, il reste un sujet récent dont les entreprises ont finalement peu entendu parlé. En France, elles sont seulement 29% à déclarer en connaître les objectifs.

Quelles sont les implications de ce Pacte vert ? En quoi les entreprises vont-elles être durablement transformées ?

 

Pacte vert : des objectifs encore mal connus mais une prise de conscience progressive et durable

 

Avant de poursuivre, donnons une définition du Pacte vert européen :

Définition Pacte vert européen

Le Pacte vert européen est un sujet complexe : de prime abord, les textes ne sont pas facilement intelligibles, demandent une expertise forte dans leur interprétation, et peuvent avoir un effet repoussoir. Le contexte de crise que l’on a connu en parallèle depuis 3 ans explique également que les entreprises ne se soient pas entièrement saisies du sujet.

Le Pacte vert européen constitue un plan d’investissements dans le futur, un projet de développement, et n’a pas été imaginé dans une logique d’écologie punitive. Il comprend certes des taxes, mais ces dernières ont pour but d'inciter les entreprises à avancer dans la bonne direction et elles s’accompagnent d’aides ou d'incitations à la R&D. Des milliards d’euros annuels sont mis à disposition des Etats par l’Union Européenne pour les aider dans la transition écologique. Or, 30% des entreprises déclarent avoir pris des mesures de développement durable sans savoir qu’elles avaient cette enveloppe disponible et mobilisable (Etude PwC Société d’Avocats, Avril 2022). D’une certaine façon, les entreprises ont cet argent à disposition mais elles l’ignorent.

En tendance, les problématiques soulevées par la RSE progressent très vite malgré le fait qu’elles soient relativement récentes et soumises à un contexte exogène très particulier (crise du Covid, guerre en Ukraine). Sans attendre 2050, on peut prédire la forte montée en puissance de ces sujets d’ici 2025 et les trajectoires prises par les régulateurs vont dans ce sens. Nous ne sommes plus au stade de la prise de conscience mais bien à celui du déploiement.

 

Se préparer au Pacte vert : la clé de la réussite

Chiffres issus de l'étude Pacte vert pour l'Europe de PwC Société d'Avocats, 2022

Si 49% des entreprises européennes disent connaître les contraintes et incitations du Pacte vert, elles sont seulement 11 % (6 % en France) à déclarer être vraiment préparées à sa mise en place. En effet, les réglementations sont complexes et nécessitent d’être explicitées auprès des entreprises, si ces dernières ne veulent pas rater le tournant de 2050. Même si 2050 peut sembler encore loin, la prise d’initiatives doit se faire sans attendre. Les entreprises doivent rédiger leur feuille de route et tous les secteurs doivent s’investir pour jouer de concert.

Alors que l’on a le sentiment que le sujet n’est plus nouveau au sein des entreprises, que l’ensemble des métiers fait des efforts dans ce domaine, ces derniers pêchent parfois par manque de coordination. Mais il convient d’observer que les entreprises ont gagné en maturité ces dernières années. Alors que le développement durable était perçu comme un sujet intéressant mais souvent secondaire, il est désormais qualifié de stratégique. Désormais, les personnes en charge de la question du développement durable au sein des entreprises jouent un rôle déterminant et sont mises au cœur du débat. À titre d’exemple, la fonction finance n’a jamais autant travaillé avec les équipes RSE qu’à l’heure actuelle, notamment en raison d'un écosystème financier (banquiers, assureurs, …) devenu plus regardant et exigeant sur les critères ESG vis-à-vis des entreprises accompagnées ou financées.Les investisseurs placent désormais les enjeux ESG (data privacy, gouvernance efficace et réduction des GES) font parties des Top 5 des priorités citées dans l’enquête Global Investor Survey 2022 de PwC.

Au-delà de la fonction finance, c’est bien avec l’ensemble des métiers de l’entreprise que la fonction développement durable doit travailler, pour créer une politique globale intégrant la dimension RSE à tous les niveaux.

De façon inéluctable, les entreprises vont devoir rendre des comptes, exposer leurs réalisations, produire des indicateurs précis de reporting extra-financier, expliquer leur démarche et expliciter leur impact sur l’environnement. Or ces éléments nécessitent une mobilisation de tous pour collecter l’information, la traiter, la partager. Cela donne lieu à de très beaux projets d’entreprise, qui, derrière un objectif de transformation, permettent de raconter une histoire qui fédère et possède un effet catalyseur important.

 

De l'amélioration à la transformation en profondeur, le Pacte vert comment accélérateur de transformation

Bon nombre d’entreprises s’engagent dans des démarches d’amélioration (consommation d’eau, empreinte carbone, réduction des transports…), mais nous ne sommes pas encore entrés dans une logique de transformation profonde, où la réflexion n’est plus de savoir comment améliorer mais bien comment faire différemment. L’enjeu est désormais de hausser le niveau, pour parvenir à regarder les choses dans leur globalité. Nous ne pouvons plus nous poser la question de la gestion de l’eau sans s’intéresser aux émissions de Co2, ou encore s’interroger sur le transport des matières premières sans regarder attentivement la localisation de la chaîne d’approvisionnement. De la même manière, il convient d’observer la tendance de fond, qui va dans le bon sens et qui est soutenue par les réglementations.

À titre d’exemple, l’économie circulaire, l’un des sujets centraux du Green Deal européen, illustre ce changement progressif de paradigme. Aujourd’hui, 7 entreprises sur 10 cherchent à reconditionner ou réaffecter des produits pour lutter contre l’obsolescence (Etude PwC sur le Pacte vert, 2022). Le politique s'en est saisi, à travers des textes de loi, mais des entreprises ont également déployé des modèles économiques plus durables dans une optique d’efficacité et de création de valeur, au-delà des questions d’image et de réputation. La question de la réparabilité des produits ou la conception durable sont devenues des problématiques de plus en plus prégnantes au sein des organisations. À titre d’exemples, l’entreprise textile Patagonia publie des guides sur iFixit pour aider ses clients à réparer leurs vêtements ou encore le groupe Codeo, spécialiste du reconditionnement de matériel informatique, vient d’investir 8 millions d’euros dans un nouveau hub capable de réparer jusqu'à 500 000 appareils par an.

On observe aujourd'hui une nette amélioration du niveau des interlocuteurs sur le sujet RSE, en particulier au sein de l’écosystème financier, sous l’effet notamment des actions du régulateur. Ce sujet ne concerne plus seulement certaines élites ou un microcosme, c’est bien devenu un sujet d’entreprise et même de société au sens large.

De votre côté, avez-vous pris la mesure des impacts du Pacte vert pour votre entreprise ?

 

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